École J. Maignan : l'idée d'une fermeture de classe provoque de nombreuses réactions

Une occupation symbolique, ici dans la classe de CE2, pour attirer l'attention des autorités (Photo : D. Olivier-Lamesle)

Lundi 17 mars, en matinée, de nombreux parents, élus et sympathisants étaient présents sur la cour de l'école Jacqueline Maignan. Ils dénonçaient ainsi le projet de fermeture d'une nouvelle classe annoncé par le Directeur Académique des Services de l'Éducation Nationale (DASEN) de la Manche, Stéphane Vautier. Pour montrer leur détermination, de petits groupes ont ensuite pénétré dans les classes ce qui a entraîné une suspension des activités et conduit l'Inspecteur de Circonscription (IEN), Jean-Michel Saglio, à se rendre sur place. L'échange a permis aux parents et à Thérèse Levoyer, Adjointe aux Affaires Scolaires, d'exposer de façon précise la situation de l'école alors que les Portes Ouvertes n'ont pas encore eu lieu et que, dès lors, les inscriptions, à peine commencées, sont loin d'être finalisées.

En fin d'après-midi, c'est à nouveau une cinquantaine de personnes qui manifestait, en présence de Pascal Quesnel, représentant du SNU - SNUiPP 50, contre cette fermeture à la sortie des classes. Ce groupe représentait les 234 signataires*** de la pétition qui a circulé au cours du week-end.

*** Nombre relevé ce lundi matin, 17 mars, à 8h30.

Arguments : différents registres -

La demande de fermeture émanant du DASEN repose sur une simple projection d'ordre quantitatif : le nombre d'élèves estimé à la rentrée de septembre 2025. Il manquerait ainsi (hypothétiquement) 5 élèves pour atteindre le seuil du maintien du nombre actuel de classes.

Les parents d'élèves et élus font eux valoir que le principe d'une fermeture doit s'appuyer sur la situation globale de l'école. Le texte de la pétition et les arguments développés par la municipalité présentent plusieurs aspects fondamentaux, en lien en particulier avec le suivi et l'aide personnalisée dus aux élèves.

Des moyens à préserver -

Dans son intervention de fin d'après-midi, Thérèse Levoyer évoquait  le profil de l'école :

- 1/3 de l'effectif (environ 50 élèves) requiert des prises en charge pédagogiques diversifiées, ordinaires ou ponctuelles, relevant de groupes de besoins, tutorat, Aide Personnalisée Complémentaire (APC), soutien après la classe ;

- 11 Projets Personnalisés de Réussite Éducative sont mis en place. Ils concernent les élèves "en difficulté moyenne" qui risqueraient de voir leurs apprentissages de fin de cycle compromis sans ces dispositifs ;

- 7 élèves relèvent de demandes auprès du Réseau d'Aides Spécialisées des Élèves en Difficulté (RASED). Ils peuvent nécessiter l'intervention d'un maître supplémentaire ("Maître E") ou un bilan psychologique (psychologue) et éventuellement l'orientation vers des services extérieurs (orthophoniste, psychomotricien ...) ;

- 15 élèves ont une reconnaissance liée au handicap par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) ;

- 9 élèves sont intégrés dans le dispositif ULIS de l'école et 6 autres disposent d'un accompagnement par un AESH dans leur classe.

Investissement et projets -

Le souci de motiver les apprentissages conduit les enseignants à mener en équipe de nombreux projets et activités motivants. Le travail de l'année autour du cirque, le projet choral encadré par l'Orchestre de Normandie en sont de belles illustrations. Il faudrait y ajouter les ressources en lien avec la municipalité : mise à disposition d'éducateurs sportifs, gymnase, pôle culturel, médiathèque, Centre multimédia, piscine ... 

Fermetures : "On a déjà donné" -

Côté suppression de postes, l'histoire de l'école montre aussi que l'école J. Maignan n'a pas été épargnée ces dernières années : "C'est la n-ième fermeture de classe en quelques années. Déjà deux fermetures successives et la suppression du poste du maître surnuméraire*** : Trop, c'est trop", a affirmé l'Adjointe aux Affaires Scolaires. D'autant que cette suppression entraînerait une augmentation du nombre d'élèves par classe.

*** Le maître surnuméraire a assuré pendant cinq ans la prise en charge de petits groupes d'élèves nécessitant un soutien spécifique. Il pouvait aussi participer à des temps de co-intervention lors d'activités nécessitant la présence de deux adultes.

Quelle issue ? -

La réponse définitive sur ce projet de fermeture sera donnée ce vendredi 21 mars. En attendant, la municipalité et les représentants de parents d'élèves seront reçus par le DASEN, à Saint-Lô, mercredi 19 mars, à 16h30.

Sur place, il est bien sûr demandé le soutien de l'ensemble des parents qui n'auraient pu participer : la signature de la pétition est toujours en cours. Et les inscriptions sont enregistrées dès maintenant à la mairie.

La pétition est en ligne sur le site "On participe". Lien :

https://www.onparticipe.fr/p/0cWmAJXN

Thérèse Levoyer a développé les arguments s'opposant à la fermeture (Photo : D. Olivier-Lamesle)