Un public enthousiaste sous le chapiteau des Malunés

Artistes et public en symbiose (Photo : D. Olivier-Lamesle)

Le mercredi 16 avril, au pied du château, le chapiteau du Collectif Les Malunés était comble. Après avoir participé au travail des artistes pendant tout un mois, les Saint-Sauveurais ont voulu voir où en était la préparation des circassiens achevant leur résidence artistique. Portés avec équilibres en corps à corps, danse acrobatique sur table, acrobaties sous un large cercle en métal mobile, voltige en chanson, double duo d'amour au portique : c'est un spectacle aux performances physiques impressionnantes que l'on a découvert, tout teinté d'amour, de désir, de la mélancolie de l'oubli et de l'ambiance d'une mystérieuse maison bleue. Ce spectacle quasiment abouti, le public n'a pas fait que l'admirer : sollicité sans discontinuer au cours des différents numéros, il y a en fait pleinement participé.

Roulements de tambour -

Ce n'est pas un simple fond sonore mais bien une musique originale et travaillée qui accompagne le spectacle : voix solo, choeur, synthé, guitare, percussions ont rythmé la soirée. Avec la collaboration de la chorale du Val d'Ouve, le public a aussi participé à cette oeuvre vocale d'un soir. Sans compter qu'ont été reprises les paroles d'une chanson composée par les habitants lors d'une répétition partielle.

"Collectif", le maître-mot ! -

Bien sûr, le Collectif c'est la troupe des Malunés mais c'est aussi le public. Un regard et voilà un spectateur qui déplace une chaise juste au bon moment pour qu'un acrobate y pose son pied. Un sourcil qui se dresse et ils sont quatre à repositionner une table à l'endroit voulu. Un geste incitatif et voilà tout le monde qui escalade les gradins pour assurer une prise, placer un socle, ôter un obstacle.

Spectateur ou artiste ? -

La frontière s'estompe entre spectateur et artiste quand le trapèze s'élève avec "à son bord" une habitante du Val d'Ouve. S'agit-il d'une erreur ? En fait, non... d'ailleurs, un peu plus tard, c'est une fillette du secteur qui voltige à plusieurs mètres de hauteur, maintenue par une acrobate. Sur incitation d'un membre du Collectif, une autre enfant, soutenue par la foule, est portée à bout de bras d'une extrémité de la piste à l'autre.

De jeunes spectatrices optent pour le monde des artistes ! (Photo : D. Olivier-Lamesle)

La disparition -

L'inquiétude a surgi quand Les Malunés ont, ni plus ni moins, incité Marlène, cheville ouvrière de la Médiévale de Saint-Sauveur-le-Vicomte, à entrer dans une impressionnante boîte en bois sur roulettes. Allait-elle disparaître dans cette sorte de beffroi rappelant les attaques des châteaux du Moyen-âge ? Se faire découper sans pitié par une série de sabres aiguisés ? Rassurez-vous : tout sourire, elle est réapparue à l'autre extrémité du chapiteau sans qu'on l'ait vue ressortir de sa boîte. Les Malunés de Belgique auraient-ils passé contrat avec un goubelin du Cotentin ? Mystère, mystère !

Mais ce n'est pas fini -

De fin avril à mi-juin, les habitants de Saint-Sauveur-le-Vicomte sont invités à partager par mail leurs photos de cette résidence ( moments conviviaux, chapiteau...) Les clichés seront collectés et une quinzaine de photos seront choisies pour être imprimées et être exposées pendant l'été au Musée Barbey d'Aurevilly. Envoi des photos par mail à : mediation@labreche.fr

Et, en 2026, on pourra retrouver Les Malunés en escapade d'été à Cherbourg (fin mai) et en mini-tournée du Havre à Elbeuf. Ouvrez l'oeil !

Pour entrer dans l'esprit du Collectif -

Sans vouloir à tout prix analyser les tenants et les aboutissants de la démarche, rappelons deux orientations qui ont présidé à des créations du Collectif Les Malunés :

- Ce que nous voulons créer, c'est un espace où le public contribue et assume sa responsabilité d'engagement avec les artistes. (Création 2025 sous chapiteau)

- À quoi ressemble une création collective quand nous sommes tout.e.s si différent.e.s ? (Création 2020 collective en rue)

Un mystère : qu'est devenue Marlène ? (Photo : D. Olivier-Lamesle)